mercredi, 05 mai 2010
Discriminations électorales : ça commence !
La commune de Machelen, où vit une minorité de Francophones, refuse tout affichage électoral en français. Pour ce faire sans être accusée de discrimination, elle a décidé de ne pas organiser du tout d'affichage électoral, afin, selon la VRT, de «pouvoir éradiquer de l'image urbaine les affiches électorales en français». Mitoyenne de Bruxelles, la petite commune de petit esprit inaugure ainsi la longue liste de discriminations électorales à venir. Aux dernières élections européennes, une autre banlieue bruxelloise, Ternat, avait même envoyé un pamphlet à ses habitants pour les inciter à ne pas voter pour des candidats francophones, en violation claire de la Loi et d'à peu près tout ce pour quoi l'Europe se bat. Il est évidemment indispensable de préciser que le collège communal (conseil municipal) de Machelen qui a pris cette décision (dont je précise qu'elle est illégale en Belgique, mais encouragée par le gouvernement flamand) n'est pas composé de fascistes braillards, mais bien de socialistes (nationalistes ?), de verts (francophobes ?) et de l'open VLD, le parti libéral de Guy Verhofstadt qui, au niveau européen, s'est pourtant fait le chantre de l'anti-nationalisme. Apparemment, il n'a pas réussi à convaincre ses propres troupes du bien fondé de son combat. Comment dit-on encore ? Ah oui : nul n'est prophète en son plat pays ! Le projet communal de 2007 est révélateur…
Celui-ci révèle que cette majorité sociale-libérale n'hésite pas à réserver l'associatif aux Flamands : «La commune établira un projet avec "De RAND" ("La Périphérie") et le Brabant flamand pour promouvoir le néerlandais comme langue unique de toute la vie associative.» Sachant que, comme dans toute grande métropole, les magasins de gros ou spécialisés se retrouvent en périphérie, et sachant plus particulièrement que le pôle d'attraction de la commune de Machelen est le magasin Makro (équivalent de Métro) que des milliers de Bruxellois francophones visitent chaque jour, on mesure le sens de l'accueil des clients "de langue autre" par cette disposition : «La Commune stimule les commerçants et les grandes surfaces à utiliser avec leurs clients le néerlandais en premier.» Si la commune ne semble pas trop se préoccuper de la fête nationale belge, les célébrations de la fête "nationale" flamande qui commémore la bataille des Éperons d'Or contre les Français (symbole fort s'il en est) font l'objet d'une attention particulière : «La fête annuelle du 11 juillet doit systématiquement viser à devenir une grande fête culturelle populaire, suivant ainsi fidèlement l'évolution des dernières années.» Au niveau pratique, les associations non-néerlandophones sont clairement discriminées : «L'"infrastructure communale reste gratuitement à la disposition des associations machelenoises et diegemoises, qui reçoivent également la priorité absolue dans l'utilisation de cette infrastructure, à condition qu'ils utilisent le néerlandais comme langue de fonctionnement.» Mais le pompon, c'est je pense l'idée que les «anderstaligen» (gens de langue autre) ont une influence négative sur la qualité de l'enseignement, et qu'il faut donc en limiter le nombre dans l'enseignement local, ce qui viole clairement l'obligation scolaire. «Ensemble avec l'autorité flamande, nous développons un projet pour limiter le pourcentage de "gens de langue autre" dans les écoles communales pour éviter une réduction de qualité dans l'enseignement donné.» Voilà. Ça, c'est un programme libéral - socialiste - écolo en périphérie bruxelloise…
Extrait du blog de Marcel Sel.
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