Alors que le divorce entre le MR et le FDF est pratiquement consommé, Louis Michel est attristé par les propos "insultants" d'Olivier Maingain. Mais le MR n'adoptera aucune attitude revancharde vis-à-vis de l'ex-partenaire, dit-il à la RTBF.
L’accord intervenu sur BHV "est porté par quatre partis francophones", rappelle l’ancien président du PRL : c’est "un accord totalement équilibré qui bétonne les droits de nos concitoyens dans la périphérie". Louis Michel estime que la communauté urbaine étendue aux limites de l'ancien Brabant unifié pourrait "préfigurer le fait d'enlever le corset sur Bruxelles". Selon lui, les six communes à facilités de la périphérie seront "tôt ou tard ancrées dans Bruxelles à partir du moment où les facilitées sont ancrées dans la Constitution" grâce à l'accord sur BHV intervenu au sein des négociateurs.Le Conseil général du FDF devrait décider dimanche de mettre fin à son alliance avec le MR. Interrogé par Bertrand Henne, le député européen MR Louis Michel se dit "attristé et un peu ému de voir à quel point ce parti, qui pratiquait l’élégance verbale et qui était correct jusqu’il y a quelques années, a dérivé : l’insulte n’a jamais été un argument. Moi j’en reste sur le terrain de l’argument". Dans ce contexte de crise, "un pays comme la Belgique, ouvert à tous les maux de l’Europe et du monde, ne peut pas se permettre de rester sans un gouvernement", insiste Louis Michel.
"Les propos insultants de monsieur Maingain"
Pour Louis Michel, Olivier Maingain "
essaye évidemment de diviser les libéraux. Ce qui le gêne, c’est que le Conseil du parti ait voté la poursuite des négociations, à l’unanimité moins une abstention. Depuis deux ou trois ans, monsieur Maingain pratique systématiquement le boycott de nos institutions et vit sa vie de son côté. Nous aurions aimé que le partenariat se poursuive, mais il faut que chaque partenaire se respecte suffisamment. Nous avons le sentiment depuis longtemps que l’on ne nous respecte plus, dans le chef de monsieur Maingain. Ce n’est pas du tout le cas avec quelqu’un comme monsieur Gosuin. Je suis un peu attristé de voir madame Spaak, qui est une grande dame de la politique belge ; je suis un peu surpris qu’elle puisse cautionner les propos insultants de monsieur Maingain". (NDLR :
le président du FDF a utilisé les termes "traîtres" et "tricheurs").
Pour le chef de file des libéraux Louis Michel, Olivier Maingain "met en place une stratégie de conquête un peu calquée sur la stratégie de la N-VA, où il utilise les forces vives et le poids du MR et des libéraux pour aller prendre des graines en Wallonie. Cette stratégie n’est ni conviviale, ni élégante vis-à-vis d’un partenaire qui lui a pourtant toujours témoigné une très grande correction".
Thèses "radicalistes"
Louis Michel estime que cette division "nuira à tout le monde : à partir du moment où on défend des thèses simplistes,’ radicalistes’, extrémistes, on s’isole complétement. Or dans un pays comme le nôtre, être seul de son avis, c’est évidemment une grande faiblesse". Olivier Maingain, "comme Bart De Wever, font le pari de la fin de la Belgique. Et je trouve que ça n’aide pas les francophones", déclare aussi Louis Michel.
Les libéraux n'adopteront pas un esprit revanchard dans les communes à l'égard des FDF, affirme encore Louis Michel : "Je pense qu'il faut laisser aux communes leurs choix stratégiques. Nous n'allons pas pratiquer sottement la revanche. Nous n'entendons pas mêler nos voix ni dans l'insulte ni dans la polémique", dit-il.
A.L. avec B. Henne
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