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La décision a été prise samedi matin à l'occasion d'une réunion extraordinaire du conseil communal chahutée par une dizaine de militants nationalistes flamands. L'opposition flamande a aussitôt annoncé le dépôt d'une plainte.La majorité, composée d'une aile cdH dominante et d'une autre FDF, n'est jusqu'à présent pas parvenue à s'accorder sur la langue des convocations, a-t-on appris à l'issue de la réunion.
L'envoi des convocations électorales par des conseillers communaux constitue une nouvelle variante dans la saga communautaire directement liée au refus du ministre des Affaires intérieures flamandes Marino Keulen de nommer trois bourgmestres d'autant de communes à facilités de la périphérie de la capitale situées sur le territoire de la Région flamande.
Marino Keulen a refusé jusqu'à présent de nommer les maïeurs de tendance MR, de Crainhem, Linkebeek et Wezembeek-Oppem notamment parce qu'ils n'ont pas appliqué la circulaire Peeters à l'occasion de l'envoi des convocations électorales pour le scrutin fédéral de 2007.
Appliquant les lois linguistiques fédérales, ceux-ci avaient fait envoyer ces convocations directement en français aux habitants, alors que la circulaire interprétative flamande de l'ex-ministre Léo Peeters impose l'envoi systématique des documents communaux en flamand, et seulement en français, lorsque l'habitant en fait la demande.
A Rhode-Saint-Genèse, la bourgmestre cdH Myriam Delacroix-Rolin doit sa nomination au fait d'avoir finalement accepté, en 2007, l'envoi de convocations en néerlandais aux habitants francophones de sa commune.
Mais la question de la langue des convocations électorales dans les communes à facilités est revenue sur la table pour le scrutin de juin prochain, au cours des derniers jours.
Les trois communes des bourgmestres non-nommés se sont vu offrir les services de la commune bruxelloise de Woluwe-Saint-Lambert, dirigée par le président du FDF Olivier Maingain pour prendre en charge l'impression et l'envoi de leurs convocations.
A Rhode-Saint-Genèse, le conseil communal a choisi samedi une autre variante. Dix conseillers communaux francophones ont été chargés de cette mission, lors d'une séance extraordinaire chahutée par une poignée de militants du Taal Aktie Komitee (TAK).
Réaction de Damien Thiéry
"Que ce soit faisable ou non, il n'est pas question de renvoyer des convocations aux électeurs de la commune à facilités de Linkebeek", a répliqué samedi Damien Thiéry, bourgmestre non-nommé de cette commune, aux ministres de l'Intérieur fédéral Guido De Padt et des Affaires intérieures flamandes Marino Keulen.
Ceux-ci avaient adressé vendredi l'ultimatum suivant: les convocations électorales doivent être envoyées dans le respect de la réglementation, d'ici samedi, le 23 mai, dans les communes à facilités de Crainhem, de Linkebeek et de Wezembeek-Oppem, sans quoi le gouverneur du Brabant flamand interviendra pour qu'il en soit ainsi. Le cabinet du ministre flamand des Affaires Intérieures avait précisé qu'il fallait comprendre par réglementation en vigueur, la circulaire de 1997 qui impose l'envoi systématique de tous les documents de l'administration des communes à facilités d'abord en néerlandais à tous leurs habitants, majoritairement francophones.
A charge pour ceux qui le veulent, de demander, à chaque fois une traduction. Samedi matin, le bourgmestre de la commune de Wezembeek-Oppem, François van Hoobrouck, a laissé entendre que le délai imposé par les deux ministres était irréaliste.
Source : RTL info