
Bart De Wever était l'invité de Matin Première ce mercredi. Le Président de la N-VA a confirmé que la nouvelle stratégie de son parti se basait sur la doctrine "Maddens", selon laquelle il faut assécher les ressources de l'État fédéral et donc celles des francophones.
Pour rappel, Bart Maddens est ce politologue de la KUL, engagé dans le mouvement flamand, qui a écrit dans De Standaard que tout ce qu'il fallait faire pour avoir une réforme de l'Etat, c'était d'attendre. Attendre que de l'autre côté de la frontière, il y ait un besoin d'argent et "cela va aller très vite", a-t-il dit. Dans cette optique, il est question d'assécher les ressources de l'état fédéral et donc les ressources des francophones.
Bart De Wever est totalement en phase avec cette doctrine. "Le système classique de négociations ne marche plus", dit-il. "Il est temps d'opter pour une autre stratégie qui n'est pas celle du gouvernement flamand mais de la N-VA qui fait partie du gouvernement flamand".
Et d'ajouter: "Ces dernières dix années, c'est le niveau flamand qui a fait un surplus de près de 7 milliard d'euros alors que du côté francophone, on a accumulé les dettes. Après avoir mis le budget en équilibre en 2011, on ne va plus créer de surplus. On va utiliser l'argent que l'on a pour faire du social en Flandre".
Bart De Wever se dit en partie choqué par le fait que les francophones annoncent un déficit jusqu'en 2015. Pour lui, il est "incroyable" d'avoir un accord de 500 pages alors qu'il n'y a pas de budget. "En Flandre, on est content avec 100 pages", dit-il.
Quant à savoir quand est-ce qu'il pense que les francophones vont avoir besoin d'argent, "c'est difficile à prévoir", dit-il, "mais si on continue comme ça cela va aller vite et la Flandre sera prête".
Herman Van Rompuy, "un homme sans pouvoir"
Selon Bart De Wever, le Premier ministre a de moins en moins de pouvoir. "Il n'a pas d'accord sur l'asile, sur le budget, sur le nucléaire...rien ne se passe...on est dans une impasse totale et le déficit budgétaire est déjà de 20 milliards d'euros".
Par ailleurs, il défend l'accord de gouvernement flamand qui octroie notamment de nouveaux avantages sociaux aux Flamands. Le Président de la N-VA estime qu'il s'agit là d'un "système complémentaire avec le système fédéral qui n'arrive plus à donner assez d'assurance aux gens" qui paient déjà trop.
Pas de minorité en Flandre
Dans l'accord de gouvernement, la N-VA a fait clairement inscrire qu'il n'était pas question de signer la convention cadre sur les minorités. Un refus qu'il justifie par le fait que la France le refuse lui aussi. Or, dit-il, "en France il y a des minorités, pas en Flandre" même si le Conseil de l'Europe le dit. "On a pas le même avis", a-t-il précisé.
Quant à savoir si le dialogue de communauté à communauté va reprendre, "on est pas très optimiste", a-t-il dit. "Moi, personnellement, je serais étonné qu'il se passe quelque chose avant les élections de 2011".
(C. Biourge)
Remarque : la stratégie change quelque peu mais les objectifs sont inchangés et les droits des minorités et même majorités ne sont pas reconnus. S'emparer de Bruxelles et la flamandiser reste toujours un objectif prioritaire.