samedi 14 août 2010

Scission de la Belgique : la Wallonie bientôt française ?

Scission de la Belgique : la Wallonie bientôt française ?

Il y a 3 ans, j’écrivais sur Agoravox que la Belgique irait sans doute vers sa scission et que la Wallonie pourrait ainsi devenir française entre 2010 et 2014. Où en est-on aujourd’hui ?

Et bien, depuis septembre 2007, tout s’est passé comme prévu : le processus de discorde communautaire a continué de s’amplifier de manière sociologiquement naturelle, les peuples flamands et wallons ayant chacun leur sensiblité spécifique avec leurs propres médias et leurs propres politiciens. Une différence de sensibilité de type plus ou moins germano-latine, pour faire simple.
Processus de discorde qui a donc abouti le 13 juin dernier à un raz-de-marée pro-séparatiste dans les urnes de Flandre, en faisant de Mr Bart De Wever l’homme fort de la Belgique avec + de 700.000 voix de préférence. Mr Bart De Wever étant le boss de la N-VA, un parti dont l’objectif final est inscrit en clair dans ses statuts : faire de la Flandre une république indépendante. Pas moins ...
Et la N-VA, devenue ainsi premier parti de Flandre, n’est pas seule, loin s’en faut. Car si l’on ajoute les voix des autres partis séparatistes, on atteint 40% de l’électorat ! Et si l’on ajoute aussi les voix de ceux qui veulent une Flandre bien + autonome qu’aujourd’hui, au point de transformer l’état fédéral en coquille quasi vide, c’est 90% des voix !
Voilà la réalité socio-politique de la Flandre depuis le 13 juin 2010.
Alors, quid aujourd’hui ?
Depuis 2 mois que les urnes ont rendu ce verdict communautariste, il n’y a eu que des négociations empreintes tant de discrétion que de pessimisme. L’actuel négociateur principal, Mr Di Rupo, ayant parlé de "tâche titanesque visant à concilier l’inconciliable".
Alors, pour l’instant, c’est encore assez calme sur le front médiatique, mais ce n’est que le calme avant la tempête, et tout le monde le sait. Mr Di Rupo devra rendre son rapport de négociation au Roi la semaine prochaine, et on ne s’attend à rien de bon.
Car Mr Bart De Wever, l’autre négociateur incontournable, a tout à gagner à rester intransigeant pour ne pas décevoir son électorat. Et en étant un brin cynique, on peut même dire qu’il a intérêt à ce que ça échoue, de manière à prouver par l’absurde que la Belgique n’est plus gouvernable.
Et après ?
Alors ici, commence la partie "prévision" de ce billet. Prévision qui ne sera que la continuation logique de mon billet de 2007, puisque basée sur les mêmes leviers identitaires. Des leviers qui montrent leur fiabilité depuis au moins 40 ans déjà. Epoque à laquelle tous les partis se sont scindés en 2 ailes linguistiques séparées, ne vivant plus sous les mêmes toits. Ce qui laissait augurer de la suite, vu que le pouvoir politique en Belgique est exclusivement particratique.
Et donc, ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, la majorité des politiciens au pouvoir n’ont pas milité dans leur jeunesse au sein des anciens partis encore bilingues. Ce qui les distingue de la génération de politiciens précédente qui a transformé la Belgique en état fédéral sans la détruire pour autant.
Le pronostic ?
A mon avis : impossiblité définitive de former un nouveau gouvernement fédéral. Donc, nécessité de créer une gouvernance temporaire gérant les affaires courantes avec quelques élargissements afin que l’état de droit puisse continuer de fonctionner.
De nouvelles élections ? Inutiles, car elle confirmeraient, voire renforceraient encore le vote séparatiste en Flandre. Sans oublier qu’elles risquent d’aggraver aussi les tensions populaires grâce aux surenchères électorales vendant de l’identitarisme à qui mieux mieux. Jeux dangereux donc. Car actuellement, il n’y a pas de haine en Belgique. Ce n’est pas dans les moeurs belges. Mais bon, il ne faudrait pas souffler indéfiniment sur les braises non plus, bien sûr.
Alors pendant que s’exercera une gouvernance provisoire des affaires courantes, il faudra tout de même continuer de négocier sous différentes formes la suite des événements, c’est-à-dire finalement : la scission de la Belgique, puisque Flamands et Wallons ne peuvent plus la gouverner ensemble.
L’enjeu bruxellois
Et c’est là qu’est l’os, hélas : Bruxelles. Une ville-région d’un bon million d’âmes, à 90% francophone, située géographiquement comme une île dans le sud de la Flandre, et générant un PIB / hab quasi double de la Flandre !
Ce qui signifie concrètement que si Bxl avait son autonomie fiscale, elle pourrait avoir un budget public par habitant égal à celui de la Flandre avec un taux d’imposition 1/2 moindre. Une fiscalité très intéressante donc, qui attirerait encore plus d’entreprises et augmenterait ainsi encore le PIB / hab. C’est donc un cercle vertueux.
Et d’où vient la force de Bruxelles ?
Elle vient du cours naturel de son histoire qui en a fait un gros carrefour de business et de politique. Avec près de 200 ambassades, le siège principal de l’UE et tous son lobbying, le siège de l’Otan, des centaines de multinationales, et située à quelques heures en tgv de Paris, Londres, Francfort et Amsterdam, Bruxelles est devenu un pool d’affaires incontournable.
Les rares qui tentent encore de faire croire le contraire avancent la pauvreté des finances publiques de Bruxelles. Ce qui est un argument plutôt cynique, vu que cette pauvreté est justement due au fait que Bruxelles ne jouit pas d’indépendance fiscale et que la Belgique exploite son PIB / hab largement au profit de la Flandre et de la Wallonie. En fait, avec 10% de Belges, Bruxelles fournit 20% du PIB belge.
Et le fait que ce PIB soit notamment dû aux nombreux navetteurs wallons et flamands venant y travailler ne change rien à l’affaire. Car les sociétés ne quitteront pas le pool pour se déplacer vers leur salariat. C’est le salariat qui continuera de se déplacer.
Quant au chômage bruxellois qui frise les 20%, il ne reflète aucune pauvreté fiscale, mais bien une forte fracture sociale en partie due à l’importante proportion d’allochtones provenant tant du sud que de l’est de l’Europe.
Et voilà pourquoi la Flandre propose actuellement aux Wallons de créer une confédération qui leur donnerait le beurre et l’argent du beurre. A savoir : la cogestion de Bruxelles + une autonomie maximale pour la Flandre dans presque tous les domaines.
Une chose que les francophones ne sont pas prêts d’accepter car cela mettrait la Wallonie dans une situation économique désastreuse.
Le plan B
Face à cette impossibilité d’accord, il reste alors ce qu’on appelle déjà dans les milieux politiques francophones : le plan B. Un plan dont on n’évoque guère le contenu pour l’instant, sauf qu’il serait basé sur le principe d’une scission négociée de la Belgique.
Et là, je reprendrai mon pronostic de 2007 où j’évoquais un arbitrage de l’UE supervisant un referendum pour les Bruxellois notamment. Lesquels devraient logiquement opter pour leur indépendance, faisant de Bruxelles une ville-état, capitale de l’UE.
Bruxelles qui, encerclée alors par une république de Flandre devenue indépendante, pourrait négocier son hinterland avec sa fiscalité avantageuse comme bras de levier. Tandis que la Flandre devant économiquement rester dans l’UE, se plierait aux injonctions européennes.Ce serait le prix à payer pour réaliser son très vieux rêve identitaire issu du "Vlaams gevoel" ( le sentiment flamand ).
Enfin, les Wallons ne devraient pas avoir de problèmes insurmontables pour négocier un partenariat sur mesure avec la France. Tandis que la communauté germanophone de Belgique réfléchit déjà à un partenariat avec l’Allemagne ou le Luxembourg.
Et ainsi, la Belgique devrait se scinder sans la moindre violence, et finalement, au profit de tous les ex-Belges.
C’est en tout cas ce que je souhaite pour tout le monde ... :-)

Comment les flamands veulent assimiler Bruxelles.

Dossier : Comment les Flamands veulent assimiler Bruxelles

Rédaction en ligne

vendredi 13 août 2010, 11:30

Dossier : Comment les Flamands veulent assimiler Bruxelles

@Rudolf Marton - Le Soir

Etes-vous « Communautés » ou « Régions » ? Derrière cette question essentielle pour l'avenir de la Belgique se joue le sort des habitants de Bruxelles. L'enjeu est le suivant : dans cette réforme de l'Etat, faut-il renforcer les Communautés ou les Régions ? Au nord du pays, ce que l'on veut, c'est que les entités fédérées héritent de toutes les compétences. C'est la fameuse révolution copernicienne, chère à Kris Peeters, le ministre-président flamand.

Cette révolution, c'est pour l'heure, le seul accord ferme et définitif engrangé par le préformateur Elio Di Rupo. Au-delà, c'est le blocage entre Flamands et francophones. Pour la Flandre, l'avenir du pays passe par les Communautés. Pour les francophones, ce sont les Régions qui doivent être le réceptacle des compétences transférées. À l'aune de la vision flamande, Bruxelles n'aurait plus de vie institutionnelle propre. Elle serait cogérée par les deux Communautés. En revanche, au sud du pays, la Région bruxelloise serait sur le même pied que ses voisines flamande et wallonne.

Autrefois quelque peu snobée par les dirigeants flamands, la capitale est aujourd'hui l'objet de toute leur attention. « La Flandre a un projet cohérent, qui vise à emporter Bruxelles en cas de scission du pays », explique un négociateur. La stratégie mise en place ? Tout d'abord, il s'agit d'isoler la capitale. C'est tout l'enjeu de la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde. Ensuite, maintenir un sous-financement de Bruxelles. Enfin, installer la cogestion. Pour les francophones, cette négation de Bruxelles est proprement inacceptable. Ils craignent que cette stratégie ne facilite l'indépendance de la Flandre.

Flamandiser par la force et la contrainte.

Avec des méthodes brutales pour faire une épuration linguistique, il n'est pas étonnant qu'ils se soient jetés dans les bras des Nazis. Mêmes méthodes et même famille.

Comment se fait-il qu'aucun pays au monde n'apprenne le flamand ? Pour eux, c'est vexant et humiliant ...... et nous on s'en fout.





Francophones de BHV, éjectons les flamingants de notre région.

Les cinq réformes de l'Etat.





mercredi 11 août 2010

Mort de Lagasse.

"Lagasse refusait que Bxl soit mise sous tutelle"

Les dirigeants du FDF ont souligné le rôle visionnaire d'André Lagasse, décédé mercredi. "Il refusait que Bruxelles soit mise sous tutelle et il privilégiait l'unité de la Wallonie et de Bruxelles, si nécessaire au sein d'un Etat francophone capable de faire jeu égal avec l'Etat flamand", écrivent Antoinette Spaak, Georges Clerfayt et Olivier Maingain.

"Au moment où l'avenir de la Belgique est lourdement hypothéqué par le nationalisme flamand, ils veulent, disent-ils, rendre hommage à l'homme de convictions et d'une intégrité intellectuelle et morale remarquable qu'était André Lagasse".

Par sa participation au Rassemblement pour le droit et la liberté du bâtonnier Van Rijn et à la création du FDF, André Lagasse n'a eu de cesse de plaider pour l'affirmation de Bruxelles comme région à part entière et l'unité des Francophones au sein de la Communauté française, rappellent-ils.

Anticiper
"Visionnaire, il appelait les Bruxellois et les Wallons à ne pas subir l'évolution institutionnelle de la Belgique mais à l'anticiper en décidant de leur destin. De la même manière qu'il n'a pas voulu subir le Walen Buiten de Louvain et qu'il a très tôt préconisé l'implantation de l'UCL en terre wallonne, proche de Bruxelles, il refusait que Bruxelles soit mise sous tutelle et il privilégiait l'unité de la Wallonie et de Bruxelles, si nécessaire au sein d'un Etat francophone capable de faire jeu égal avec l'Etat flamand", soulignent encore ces personnalités.

Et de rappeler qu'"à la tête de l'Agglomération bruxelloise dans les années 70 et 80, il a fait face aux incessantes attaques de l'Etat central qui relayait la volonté de la Flandre nationaliste de s'accaparer Bruxelles. Sans la ténacité d'André Lagasse, la Région bruxelloise n'aurait jamais été créée et les Bruxellois ne seraient pas maîtres chez eux".

Valeurs
Mme Spaak et MM. Maingain et Clerfayt insistent aussi sur le fait qu'André Lagasse était "pétri des valeurs essentielles du Siècle des Lumières et de la Révolution française" et "ne pouvait concevoir son engagement politique que dans le respect le plus scrupuleux des libertés fondamentales et de l'Etat de droit".

Ils rappellent enfin qu'il a œuvré de manière déterminante au déploiement des institutions de la Francophonie pour qu'elles soient porteuses du rayonnement de la langue française sur tous les continents, et de solidarités plus justes entre le Nord et le Sud.

Le président du MR, Didier Reynders, a également rendu hommage à la forte personnalité d'André Lagasse. "Avec Jean Gol et Antoinette Spaak, André Lagasse a participé à la création de la Fédération PRL-FDF. A ce moment, j'ai eu l'occasion de partager avec lui son amour pour Bruxelles et son engagement pour un lien fort entre Francophones wallons, bruxellois et au-delà", a notamment déclaré M. Reynders. (belga)
11/08/10 19h28

On oserait nous imposer ces merdes flamingantes !!!!!


lundi 9 août 2010

Les flamingants nationalistes, intolérants, xénophobes, pour une Vlaanderen über alles.


Le binôme De Wever - Di Rupo séduit de plus en plus les Flamands

Malgré la longue préformation (toute relative en regard des palabres interminables de 2007), l'image de Bart De Wever (N-VA) et d’Elio Di Rupo (PS) en Flandre n’est pas le moins du monde écornée. Au contraire … les deux hommes politiques sont de plus en plus suivis par les Flamands, toutes opinions politiques confondues.

Belgique - Politique 6:40

Un sondage dans Het Nieuwsblad/De Gentenaar montre que la confiance des Flamands en Bart De Wever et Elio Di Rupo a augmenté depuis les élections du 13 juin. 69% des 1.000 Flamands interrogés soutiennent Bart De Wever, dont 15,4% "sans réserve" et 53,3 "assez bien". Bart De Wever est en outre soutenu par des électeurs de tous les partis flamands. Il l'est particulièrement et logiquement par les électeurs de la Lijst Dedecker (71%), mais également par ceux de partis de gauche comme le sp.a et Groen! (plus de 50%), alors même que le programme de la N-VA est fort à droite.

Près de 6 Flamands sur 10 voient en Di Rupo un futur bon Premier ministre

48% de ces mêmes personnes sondées ont également confiance en Elio Di Rupo. Quelque 21,9% disent même avoir plus confiance en lui qu'avant, contre 7,9% qui font le mouvement inverse. Les Flamands semblent également avoir accepté l'idée d'un premier ministre francophone: plus de 58% pensent qu’Elio Di Rupo remplira bien cette fonction.

Pessimistes sur une grande réforme de l’Etat

Les personnes sondées se montrent par contre plus sceptiques sur l'imminence d'une grande réforme de l'Etat. 39,6% croient que le centre de gravité de la politique glissera vers les régions, contre 51,5% qui pensent que cela n'arrivera pas à court terme.

Vos réactions

6 réactions sur
Le binôme De Wever - Di Rupo séduit de plus en plus les Flamands

Anonyme 790149

Normal, Elio s'apprète au nom du "réalisme" à tout céder face aux exigences flamandes... VLAANDEREN OVER (über...) ALLES. L'auto-proclamée race des seigneurs demande (en fait impose) des "négociations"... mais commence par dire que si ce n'est pas pour satisfaire tous leurs diktats (nés d'une conception moyen-âgeuse du droit), ils refuseront toute solution. Francophone il est un moment où plier pour avoir la paix (communautaire) fait si mal qu'il vaut peut être mieux la guerre

09/08/10 à 08h40MICHKE

Apprenez que tout flatteur. Vit aux dépens de celui qui l'écoute

09/08/10 à 08h35Anonyme 654012

On ne peut pas, pour le bien du pays, les envoyer à l'UE ? N'oublions pas que la NV-A veut la fin de ce pays et qu'ils s'arrangent seulement pour habituer nos alliés à l'existence d'une entité appelée "Vlaanderen" avant de scinder définitivement la Belgique. Sans cette reconnaissance ils vont économiquement droit dans le mur et ils le savent ;-) Di Rupo fait le jeu de la NV-A et les flamingants lui en sont reconnaissants… .

09/08/10 à 08h23Anonyme 478378

Tout le monde connait la définition du mot " Binôme" , il faut croire ...... Di Rupo, il séduit souvent ..... et ou va t on avec cela ....??

09/08/10 à 08h05Anonyme 603296

C'est normal qu'ils séduisent de plus en plus, ce sont les nouveaux Laurel et Hardy du cirque politique belge.

09/08/10 à 07h20Anonyme 170959

Tout est dans tout. Rien n'a plus vraiment d'importance. Un SPA est "bleu" devant De Wever, plus libéral que De Croo, et un libéral francophone tel Maingain, n'en finit d'être rouge de rage devant un di Rupo prêt à troquer son costume pour un temps contre celui de De Wever. On mélange les pots de peinture. Les électeurs, flamands du moins, voulaient du changement; ils sont contents, même si ce changement n'a de réalité que le nom. En démocratie le plus important n'est-il en définitive l'emballage?