Dossier : Comment les Flamands veulent assimiler Bruxelles
Rédaction en ligne
vendredi 13 août 2010, 11:30
La Flandre, N-VA et CD&V, a sa stratégie pour la capitale : au mieux, c'est la cogestion. Au pire, l'annexion. Notre dossier
@Rudolf Marton - Le Soir
Etes-vous « Communautés » ou « Régions » ? Derrière cette question essentielle pour l'avenir de la Belgique se joue le sort des habitants de Bruxelles. L'enjeu est le suivant : dans cette réforme de l'Etat, faut-il renforcer les Communautés ou les Régions ? Au nord du pays, ce que l'on veut, c'est que les entités fédérées héritent de toutes les compétences. C'est la fameuse révolution copernicienne, chère à Kris Peeters, le ministre-président flamand.
Cette révolution, c'est pour l'heure, le seul accord ferme et définitif engrangé par le préformateur Elio Di Rupo. Au-delà, c'est le blocage entre Flamands et francophones. Pour la Flandre, l'avenir du pays passe par les Communautés. Pour les francophones, ce sont les Régions qui doivent être le réceptacle des compétences transférées. À l'aune de la vision flamande, Bruxelles n'aurait plus de vie institutionnelle propre. Elle serait cogérée par les deux Communautés. En revanche, au sud du pays, la Région bruxelloise serait sur le même pied que ses voisines flamande et wallonne.
Autrefois quelque peu snobée par les dirigeants flamands, la capitale est aujourd'hui l'objet de toute leur attention. « La Flandre a un projet cohérent, qui vise à emporter Bruxelles en cas de scission du pays », explique un négociateur. La stratégie mise en place ? Tout d'abord, il s'agit d'isoler la capitale. C'est tout l'enjeu de la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde. Ensuite, maintenir un sous-financement de Bruxelles. Enfin, installer la cogestion. Pour les francophones, cette négation de Bruxelles est proprement inacceptable. Ils craignent que cette stratégie ne facilite l'indépendance de la Flandre.