Chronologie de la Belgique (1789-2010)
Les dates-clés pour comprendre l'impasse dans laquelle se trouve la Belgique, pays né par hasard.
1789 : le sud des anciens Pays-bas espagnols, passés 70 ans plus tôt sous l'autorité des Habsbourg d'Autriche, se révolte et accède quelques mois à l'indépendance sous le nom d'Etats belgiques unis.
1794-1815 : occupation française.
1815-1830 : Au congrès de Vienne les territoires de la future Belgique sont réunis à ceux des Pays-bas pour former un Etat tampon au nord de la France dirigé par Guillaume d'Orange.
1830 : la révolution débouche sur la séparation du Nord et du Sud ; proclamation de l'indépendance et de la neutralité de la Belgique, avec Léopold de Saxe-Cobourg comme souverain. Le français, langue de l'élite, est choisi comme langue officielle.
1865-1909 : essor industriel ; implantation coloniale en Afrique centrale.
1898 : la loi de Vriendt-Coremans donne au néerlandais le rang de «langue officielle» au côté du français.
1909 : Léopold II lègue le Congo, sa propriété personnelle, à la Belgique.
191 4-18 : la Belgique est occupée par l'Allemagne pendant la guerre.
1920 : fin de la neutralité et signature d'un accord d'aide militaire avec la France.
193 0 : création de la première université en langue flamande, à Gand.
1932 : une loi crée trois régions linguistiques : « la région de langue néerlandaise », « la région de langue française » et « la région bilingue composée des communes de l'agglomération bruxelloise ».
1940-44 : occupation allemande.
1948 : création du Benelux, union douanière entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, qui s'élargira en union économique en 1958.
1949 : la Belgique est un des membres fondateurs de l'Otan.
1951 : Léopold III, à qui il est reproché d'avoir signé la capitulation et d'être resté en Belgique sous l'occupation, abdique en faveur de son fils Baudouin.
1957 : signature des accords de Rome qui créent le Marché commun dont la Belgique est un des membres fondateurs.
1958 : la question du financement de l'enseignement catholique est réglée par un compromis, le Pacte scolaire.
1960 : indépendance du Congo, suivie en 1962 de celle du Rwanda et du Burundi.
1961 : début de la querelle linguistique dans les zones flamandes qui proclament l'exclusion du français.
1963 : une loi fixe définitivement la frontière linguistique entre la Flandre et la Wallonie, mais elle prévoit des "accommodements" pour les Flamands et les Wallons résidant dans les communes mixtes appelées "communes à facilités".
1968 : affaire de l'université de Louvain. La partie francophone est "expulsée" de cette ville flamande vers le Brabant wallon.
1970 : création de trois "communautés", française, flamande et germanophone, collectivités politiques autonomes compétentes notamment en matière d'enseignement et de culture.
1972 : le parti social-chrétien se fissure en un parti flamand et un parti wallon, inaugurant la scission des autres partis.
1980 : une nouvelle révision de la Constitution étend les compétences des Communautés.
1989 : adoption du statut de Bruxelles-capitale, sur le territoire de 19 communes.
1993 : une révision constitutionnelle fait de la Belgique un Etat fédéral avec trois régions : Flandres, Wallonie et Bruxelles aux pouvoirs décentralisés.
Albert II succède à son frère Baudouin.
Adoption d'une loi de compétence universelle qui permet de traduire en justice des personnes coupables de génocide ou de crimes contre l'humanité quels que soient la nationalité des auteurs et des victimes et l'endroit où ces crimes ont été commis. Une première mondiale.
1995 : scandale Agusta, pots de vins versés à l'occasion d'achats d'hélicoptères.
1996 : marche blanche, gigantesque manifestation à l'appel de parents des victimes du pédophile Marc Dutroux qui dénoncent l'incompétence de la justice et de la police dans cette affaire.
1999 : scandale le la contamination de la volaille par de la dioxine.
Cuisante défaite de la coalition au pouvoir aux élections fédérales et régionales ; percée des écologistes et du Vlaams Blok (Bloc flamand), parti d'extrême droite flamande. Création d'une coalition Arc en ciel (socialiste, verte et libérale) dirigée par le libéral Guy Verhofstadt.
7 novembre 2001 : la compagnie aérienne nationale Sabena est mise en liquidation judiciaire.
16 mai 2002 : la Belgique devient le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à légaliser l'euthanasie sous conditions.
2003
30 janvier : la Belgique est le deuxième pays au monde à reconnaître le mariage homosexuel.
31 janvier : le gouvernement adopte une loi prévoyant la fermeture de sept centrales nucléaires entre 2014 et 2025.
Juin: les Etats-Unis menacent de délocaliser le siège de l'OTAN installé en Belgique, après le dépôt d'une plainte, dans le cadre de la loi de compétence universelle, contre plusieurs dirigeants américains par les victimes irakiennes d'un bombardement américain à Bagdad, en 1991.
18 mai: la coalition sortante des socialistes et des libéraux conduite par Guy Verhofstadt remporte les élections législatives. LeVlaams Blok passe de15 à 18 sièges (sur un total de 150).
1er août: abrogation de la loi sur la compétence universelle. Seuls les Belges ou les personnes résidant depuis plus de trois ans en Belgique à la date du crime pourront porter plainte.
2004
19 février: le droit de vote est accordé aux étrangers non européens lors des élections municipales.
22 juin: à l'issue de son procès commencé en mars, le pédophile Marc Dutroux est condamné à la réclusion à perpétuité.
Novembre : condamné pour racisme par la Cour de cassation, le Vlaams Blok se dissout puis se reconstitue sous le nom de Vlaams Belang (« Intérêt flamand »).
2005
Octobre: le projet de réforme de la sécurité sociale et des retraites provoque deux journées de grève générale.
2 décembre: vote d'une loi autorisant l'adoption par les couples homosexuels.
7 septembre 2006 : les autorités démantèlent un groupuscule néonazi infiltré dans l'armée qui projetait des attentats pour "déstabiliser les structures de base de l'État belge".
2007
10 juin : élections législatives ; après huit ans dans l'opposition, les chrétiens-démocrates (CD&V) sous la direction d'Yves Letermeremportent les élections avec 31% des voix. Les libéraux (VLD) du Premier ministre Guy Verhofstadt ne recueillent que 18,6%.
15 juillet : chargé de former le gouvernement fédéral après les élections de juin, Yves Leterme échoue en raison des désaccords entre les quatre partis (libéraux et chrétiens-démocrates, flamandset wallons) de la coalition.
7 novembre : adoption par des députés néerlandophones d'une proposition de loi scindant la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde en trois arrondissements, privant la minorité francophone de cette périphérie néerlandophone de Bruxelles du droit de voter pour les listes de leur communauté.
21 décembre : après six mois de crise politique, Guy Verhofstadt est maintenu à la tête du gouvernement de transition.
2008
25 février : accord entre les principaux partis flamands et francophones sur la réforme de l'Etat proposée le par un comité des sages, chargé de réfléchir à la sortie de la crise politique que traverse le pays depuis les élections de juin 2007. Il prévoit le transfert vers les régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles), de compétences relevant auparavant de l'Etat central.
20 mars : formation d'un gouvernement de coalition composé de deux formations flamandes et trois francophones, allant des libéraux aux socialistes, dirigé par le Premier ministre chrétien-démocrate flamand Yves Leterme.
15 juillet : Yves Leterme présente sa démission, faute d'accord avec les partis néerlandophones et francophones sur la réforme des institutions, le partage des compétences entre Etat fédéral et régions, et sur l'arrondissement Bruxelles Hal Vilvorde. Le roi refuse sa démission.
Septembre-octobre : sauvetage des banques belgo-néerlandaiseFortis et franco-belge Dexia.
Octobre : la Belgique est en grande partie paralysée par une grève décrétée par trois syndicats du pays, pour la défense du pouvoir d'achat.
19 décembre : démission d'Yves Leterme, accusé d'avoir fait pression sur la justice afin qu'elle valide son plan de sauvetage de la banque Fortis. Un an plus tard, les enquêtes officielles le blanchiront.
28 décembre : Herman Van Rompuy, membre du parti chrétien démocrate flamand (CDV), est nommé Premier ministre.
2009
7 juin : les élections régionales et européennes confirment la fracture entre Flamands, qui votent majoritairement à droite, et Wallons qui maintiennent le Parti socialiste à la première place dans leur région.
19 novembre : le Premier ministre Herman Van Rompuy, qui a su apaiser les tensions communautaires, est nommé président du Conseil européen.
24 novembre : l'ancien premier ministre flamand Jean-Luc Dehaene est nommé médiateur des affaires communautaires par le roi.
25 novembre : Yves Leterme redevient premier ministre après la démission du gouvernement d'Herman Van Rompuy.
2010
29 mars : plus de 40 % des Flamands sont désormais acquis à l'idée de l'indépendance de leur région selon le "baromètre politique" du quotidien La Libre Belgique. La Nouvelle Alliance flamande (NVA, centre-droit) récolte 17,9 % des intentions de vote, l'extrême droite xénophobe du Vlaams Belang, 17,3 %, et les populistes de la Liste Dedecker, 5,5.
19 avril : reprise des négociations institutionnelles, notamment au sujet des droits linguistiques des francophones du district bilingue de "Bruxelles-Hal-Vilvorde" (BHV). Le médiateur Jean-Luc Dehaenepropose de supprimer les droits des francophones vivant dans la banlieue de Bruxelles, en Flandre, sauf dans quelques communes où ils seraient au contraire définitivement garantis.
20 avril : Jean-Luc Dehaene qui déclare sa mission accomplie renonce à sa mission de médiateur.
22 avril : le Premier ministre Yves Leterme remet la démission de son gouvernement après la décision des libéraux flamands de l'Open VLD de quitter la majorité, au prétexte de l'enlisement des négociations. Le même jour, des militants du Vlaams Belang sèment l'émoi en entonnant l'hymne flamand, le "Vlaamse Leeuw" à la chambre des députés.
24 avril : le roi Albert II confie au ministre des Finances, Didier Reynders, la relance des négociations afin de sortir le pays de la crise. Les libéraux flamands accordent un nouveau délai à la négociation, jusqu'au 29 avril.
29 avril : la Belgique devient le premier pays occidental à interdire le port du voile islamique intégral dans tout l'espace public.
13 juin : les élections législatives anticipées débouchent sur un triomphe des séparatistes flamands du NV-A.
17 juin : le roi Albert II confie à Bart De Wever, président du NV-A, la mission d'ébaucher la nouvelle coalition ministérielle.
8 juillet : le socialiste francophone Elio Di Rupo est chargé par le roi d'une mission de "préformation" du gouvernement. Il prend le relais de Bart de Wever qui a jetté l'éponge.
4 septembre : Elio di Rupo renonce à son tour à tenter de former un gouvernement. Le roi confie à deux nouveaux médiateurs la relance des négociations.
10 septembre : un rapport officiel qui recense les témoignages de victimes d'abus sexuels attribués à des prêtres déstabilise l'église belge, accusée d'avoir voulu étouffer le scandale.
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