mercredi 13 juillet 2011

Négocier, ce n'est pas dicter sa loi aux partenaires.


négocier, ce n’est pas dicter sa loi aux partenaires


LAMQUIN,VERONIQUE - Journal Le Soir.
Page 2
Mardi 12 juillet 2011

Négociation : n.f. Série d’entretiens, d’échanges de vues, de démarches qu’on entreprend pour parvenir à un accord. Synonyme : dialogue, pourparlers.

Tout est là. Dans notre régime proportionnel, où les gouvernements sont par définition des coalitions, les accords gouvernementaux se négocient à coups de concessions réciproques. Mieux : dans notre Royaume où une Communauté domine l’autre numériquement, la cohabitation harmonieuse passe par des compromis négociés.
Bref, sans négociation, la Belgique est une équation impossible. Pour négocier, il faut des partenaires, une table et, si l’on veut gagner du temps, un document de base. Tous les ingrédients sont donc réunis, depuis lundi dernier, pour relancer un processus interrompu le 3 septembre 2010. C’est en tout cas l’avis de sept partis (92 sièges sur 150, une majorité, donc).
Mais pas celui du CD&V et de la N-VA. Lesquels exigent, avant de se mettre à table, que le formateur revoie « fondamentalement » sa copie. Vu la lourde charge de Bart De Wever contre la note du formateur, on ne voit pas quelles corrections pourraient satisfaire la N-VA, sinon un copié-collé du programme nationaliste. Quant au CD&V, il a d’abord évoqué, en marge de sa non-réponse, des insuffisances institutionnelles dans le document du formateur. Mais, lundi soir, c’est le volet socio-économique du texte que Kris Peeters a vilipendé. « Ce qu’il faut faire, c’est suivre l’exemple flamand », a osé le ministre-président CD&V.
Et là, on dit : « Stop, ça suffit ! » Une négociation, ça se mène, entre partenaires, autour d’une table. Et cela suppose que chaque parti cède sur certains points, pour obtenir ce qu’il veut sur d’autres. Si le CD&V ou la N-VA ne veulent pas précipiter notre pays dans le chaos, ils doivent accepter les règles du jeu belge. En clair, discuter avec les autres partis flamands, avec les francophones. Et non dicter leurs exigences par médias interposés. C’est une règle de base de la politique, que certains semblent avoir oubliée. Faudra-t-il que ce soient les agences de notation qui les obligent à s’en souvenir ? On veut croire qu’au moins le CD&V a encore assez de sens de l’Etat pour ne pas en arriver là.

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