Linkebeek en jaune et noir.
Les flamingants ont manifesté leur mécontentement concernant l’accord sur BHV
MANIFESTATION LINKEBEEK Hier, la commune de Linkebeek était sous bonne garde. À l’initiative du Taal Aktie Komitee, entre 2.000 et 3.000 Flamands, selon la police, 5.500 selon les organisateurs, ont manifesté dans la commune au sud de Bruxelles. Le bourgmestre Damien Thiéry avait prévu le coup, en réunissant près de 300 policiers, trois autopompes et deux hélicoptères. Le dispositif peut paraître lourd, mais le maïeur non nommé de la commune ne voulait prendre aucun risque face à cette manifestation sous tension.
On se rappelle, lors d’une des dernières visites, que les manifestants avaient muré la maison communale. Avant l’arrivée des manifestants, Damien Thiéry et son conseil communal étaient rentrés dans la maison communale, afin d’éviter toute provocation. Une maison communale d’ailleurs entourée de barbelés et de policiers. Aux alentours de 13 h, ils étaient tous arrivés sur la place Communale, sans faire de grabuge, mais en scandant différents slogans comme “België Barst”, “Linkebeek Vlaams” ou encore le bien connu “Waalse ratten”. Aux côtés des citoyens lambda, on retrouvait le président du Vlaams Belang, Filip de Winter, ou encore des pontes de la N-VA, comme Ben Weyts ou Jan Jambon.
Lorsque tout le monde était réuni sur la place principale de Linkebeek, on a entendu quelques discours flamingants et bien évidemment l’hymne flamand, le Vlaamse Leeuw.
La manifestation peut surprendre puisqu’un accord a été trouvé concernant BHV, mais c’est que celle-ci était prévue de longue date.
Alors si l’on voit encore ici ou là des slogans pour la scission de l’arrondissement, nombreux s’étaient déjà adaptés. Outre les demandes de Flandre indépendante, on avait remplacé les lettres BHV par BMR. BMR pour Brussel Metropolitan Regio, projet du CDH et accepté lors de l’accord.
En clair, la manifestation s’arrêtait sur les compensations à la scission de BHV, qui étaient trop nombreuses. “La note De Wever proposait aussi des compensations, mais ici on a franchi les limites”, déclarait Jan Jambon, un des leaders de la N-VA. On ne déplore aucun incident au cours de la manifestation.
Un tagueur a été pris la main dans le sac alors qu’il noircissait les inscriptions francophones d’un magasin de la place, ou encore des membres du Vlaams Belang mécontents de ne pas être interviewés alors que la N-VA l’était. Les manifestants ont montré leur drapeau, et ont également démontré qu’il fallait toujours bien compter sur eux, même si le climat politique belge s’améliore.
Benjamin Wéry
Aux côtés des citoyens, on retrouvait Filip de Winter, ou encore Ben Weyts ou Jan Jambon, de la N-VA. demoulin
lundi, 08 février 2010
Le président du parlement flamand traite les résistants de « crapules ».
Ça colle comme du sparadrap. On a beau se promettre de ne plus aller chercher la collaboration avec les nazis à chaque fois qu’on parle de flamingantisme, ça revient tout seul. Le coupable, ce week-end ? Jan Peumans, président du parlement flamand, rien de moins ! Il s’était déjà fait remarquer en refusant de se rendre avec les autres Corps constitués aux vœux royaux annuels, qui se sont donc déroulés sans représentant des élus flamands. Ce samedi, dans Le Soir, Jan Peumans traitait carrément les résistants de la Seconde Guerre mondiale de lâches.
(sur la photo datant de 1941 : Staf De Clercq, leader du VNV parle devant le portrait de son maître à penser).
Des lâches ? Entendez : des résistants ! Et en particulier un monsieur appelé « le Partisan Neven » qui, selon les grands résistants flamands maintes fois décorés Max De Vries et Mon Mengels, a en effet abattu Juul Peumans, ce collaborateur notoire, qui était armé (il donnait cours armé…) au moment des faits, et a lui-même blessé le résistant avant que ce dernier ne le tue ! Le fait que Juul Peumans avait le droit de porter une arme en période d’occupation montre qu’il collaborait activement au mouvement délatoire qui, au moment de son exécution, avait mené plusieurs centaines de résistants, et plus d’un millier de Juifs, à la mort. Le port d’arme au service de l’ennemi en temps d’occupation justifiait l’exécution du tonton Peumans : seuls des collaborateurs actifs, considérés comme sûrs par les nazis avaient droit à un tel signe de « confiance ». Je n’ai pas de certitude sur la personnalité de Neven (je n’ai pas pu trouver son prénom), mais son profil correspond assez bien à un Jean Joseph Lambert Neven, arrêté le 8 août 1944 à Hasselt par la Vlaamse Gestapo, en tant que membre de l’Armée secrète. Entendu rapidement, il fut envoyé après 5 jours à Breendonk, puis en Allemagne le 30 août, pour arriver à Neuengamme le 2 septembre , où il décéda en 1945. (Si ce n’est pas lui qui a exécuté le collabo Juul Peumans, au moins je rends en le nommant justice à un héros de l’ombre.)
L’hebdomadaire flamand Humo a donc fait acte de journalisme courageux en donnant la parole aux… résistants limbourgeois. Là où la direction de la Flandre est désormais laissée en friche à des gens qui se déclarent sans honte les héritiers des collabos (ce que fait donc Jan Peumans), cet hebdomadaire est allé faire son travail sur le terrain, laissant le soin aux vrais héros de la Flandre de crucifier Juul Peumans et son neveu révisionniste. Il faut dire que quelques semaines plus tôt, le président du parlement flamand avait encore traité, dans ce même magazine, les résistants limbourgeois de « crapules de rue ». Un an plus tôt, dans Het Laatste Nieuws, il avait utilisé les termes « assassins » et « lâches ». Reconnaissons que l’occupant n’aurait pas dit autre chose !
Et Humo de rappeler ce qu’était le VNV : une succursale de la Gestapo (il y avait aussi une Vlaamse Gestapo, très active) qui envoyait les SS flamands sur le front de l’Est et organisait la délation et la déportation. Parce que voyez-vous, dès 1941, le leader du VNV prônait « l’extirpation du Juif du corps populaire sain flamand » Et en 1942, le supérieur de l’oncle de Jan Peumans, un certain Theo Brouns, gouwleider (Gauleiter) du VNV au Limbourg, écrivait (toujours selon Humo) un long article sur « La Figure du Juif », qui se terminait par : « Nous allons préparer au Juif une fin, une catastrophe, plus épouvantable que tout ce qu’une génération ou un peuple eût connu. La Judéité s’effondrera comme un dragon, râlant, crachouillant, dans son sang baveux. » Ça, c’était en 1942. Un an plus tard, des milliers de belges de confession juive étaient déjà morts grâce notamment à l’assiduité des dénonciateurs du VNV. Les membres de cette organisation — dont le périodique ne laissait pas le moindre doute sur son engagement : il s’appellait « de Nationaalsocialistische VNV » — et plus encore ceux qui occupaient une fonction précise dans cette organisation nazie, comme l’oncle de Jan Peumans, étaient donc des cibles légitimes pour la résistance (flamande, il faut le rappeler) qui avait, du reste, déjà perdu de très nombreux membres au moment où elle décida enfin de prendre les armes en 1943.
Revenons à aujourd’hui. Comment peut-on qualifier un homme qui traite les résistants d’ « assassins », de « lâches » et de « crapules de rue » ? Comment accepter sa logique qui revient à prolonger celle des nazis : abolir l’état belge, non pas uniquement parce qu’il serait anti-flamand, mais parce qu’il a combattu la collaboration des nationalistes fascistes du VNV. Voilà l’insupportable faute de la Belgique selon Jan Peumans : avoir été l’ennemie de ces gens qui collaboraient ouvertement avec l’occupant, le nazi, l’hitlérisme. Voilà le type qu’on a hissé au perchoir du Parlement flamand : un révisionniste.
Comment un Flamand démocrate d’aujourd’hui peut-il admettre la présence d’un tel individu à la tête du parlement flamand, si ce n’est parce que les Flamingants ont imposé à la Flandre un lavage de cerveau massif auquel heureusement certains journalistes (Humo le démontre, mais dans quelle solitude ! ) ont réussi à échapper ? Comment la Flandre peut-elle admettre des propos aussi ignominieux quand, à-côté, épuisés par des décennies d’appel à l’amnistie, les partisans, les résistants, les héros de la dernière guerre en sont presque à se cacher pour ne pas passer pour des traîtres à la Flandre ? A quel point la tolérance du public flamand est-elle désormais tombée pour qu’on laisse un Peumans représenter ses députés ? Et jusqu'à quelle ignominie cette société prétendument libérale ira-t-elle accepter, endosser, officialiser au nom du nationalisme flamand ? Au nom des milliers de gens que son oncle et ses amis du VNV ont envoyé périr dans les Camps d’extermination, comment ne pas exiger de Jan Peumans de plates excuses, pour le moins, à genoux, ou alors, il faut admettre qu’en leur absence, nous tirions à son égard les conclusions qui s’imposent : oublier ou nier que le VNV était antisémite, partisan de la solution finale, collaboratif, délateur, et national-socialiste, c’est purement et simplement du négationnisme. Oncle ou pas, famille ou pas, faire l’éloge du nazi Juul Peumans, ce n’est rien de moins qu'excuser le nazisme.
On se souviendra, je l’espère, que le nouveau président du parlement flamand a refusé de serrer la main du roi parce que la Belgique avait décoré et honoré les résistants qui ont abattu son « pauvre oncle » nazi.
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