vendredi 5 juillet 2013

Comme tant et d'autres de son âge et du CVP, il est probablement d'abord flamant et ensuite accessoirement Belge ! Gardons Van Yp !

Qui est Frans Van Daele, chef cab pressenti du Roi Philippe ?

vendredi 05 juillet 2013 à 11h34
La future éminence grise de Philippe Ier pourrait être ce diplomate aguerri, étiqueté CD&V, et ancien directeur de cabinet du président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Frans Van Daele © Belga
Le prince héritier Philippe prêtera serment le 21 juillet prochain. Il devrait être entouré d’une nouvelle équipe, le directeur de cabinet d’Albert II, Jacques Van Ypersele, étant probablement sur le départ. Un nom est aujourd’hui sur toutes les lèvres pour lui succéder : celui de Frans Van Daele. Depuis plusieurs années déjà, certains le voient accéder aux plus hautes fonctions au Palais royal. Il y a trois ans, interrogé à ce sujet par Trends-Tendances, l’intéressé démentait : «Terminer sa carrière diplomatique comme chef de cabinet du président du Conseil européen, c’est un bel aboutissement », livrait Frans Van Daele. Voici son portrait, rédigé en février 2010, à l’occasion de sa nomination comme directeur de cabinet d’Herman Van Rompuy.

Frans Van Daele est la cheville ouvrière de la diplomatie belge, tendance CD&V. Homme de réseaux et de pouvoir, il a tissé sa toile dans les milieux politique, économique et académique. Il est désormais chef de cabinet du président permanent de l’Union européenne. «Un aboutissement.»
C’est le baptême du feu pour Herman Van Rompuy. Le fraîchement désigné président du Conseil européen ouvre pour la première fois les festivités à Bruxelles. C’est lui qui a réuni les 25 chefs d’Etat de l’Union pour un sommet exceptionnel consacré à la sortie de crise. Un sommet à hauts risques pour le chairman que les vieux briscards de la politique européenne attendent au tournant. Ils pensaient ne faire qu’une bouchée de cet «anesthésiant local», pour reprendre la formule nuancée du correspondant de Libération à Bruxelles. Ils en seront peut-être pour leurs frais. Outre les qualités indéniables de l’éphémère Premier ministre belge, la présidence permanente de l’Union peut compter sur un redoutable diplomate : Frans Van Daele, le chef de cabinet, l’homme de l’ombre.
En balance avec Dirk Wouters, conseiller diplomatique d’Herman Van Rompuy au « 16» et désormais «chef cab» de Steven Vanackere aux Affaires étrangères, Frans Van Daele s’est rapidement imposé comme l’homme de la situation dans l’esprit du nouveau président du Conseil. Homme du sérail CD&V — «tendance ACW (Ndlr : le Mouvement ouvrier chrétien flamand)», précise un ex-collègue — le baron Van Daele a bourlingué au cœur du monde diplomatique, occupant les postes les plus prestigieux. Dans le désordre : ambassadeur de la Belgique auprès de l’OTAN, conseiller diplomatique de Jean-Luc Dehaene, ambassadeur à Washington, représentant permanent de la Belgique auprès de l’Union européenne. Dernière ligne sur le C.V., avant de rejoindre le président Van Rompuy : chef de cabinet (chaperon, diront certains) d’Yves Leterme lors de son passage éclair au ministère des Affaires étrangères. Bref, un tout grand format de la galaxie sociale-chrétienne flamande.
A moitié surpris par sa nomination
Sa nomination à ce poste n’est qu’une demi-surprise pour l’intéressé. «Ma longue expérience internationale plaidait sans doute en ma faveur, reconnaît le chef de cabinet. Trente-huit ans de carrière diplomatique, dont la moitié dans des matières européennes... Mais je suis malgré tout surpris que l’on m’accorde une si grande confiance. Cette nouvelle fonction, c’est un beau défi.» Parole de diplomate. Prudent, le baron cite sa Bible, le Traité de Lisbonne, pour tracer les contours de la tâche qui attend Van Rompuy l’Européen. Il s’avance tout de même (un peu) : «Personne n’estime que la présidence permanente se limite à une fonction protocolaire. Elle devra jouer un rôle substantiel, en amont du système, pour donner des impulsions aux politiques de l’Union.»
Premier test grandeur nature : ce jeudi 11 février. Avec déjà, un gros dossier socio-économique. «La priorité, c’est l’économie, dit-il. Le président fera des propositions concrètes au Conseil, afin de mettre sur pied un programme de réformes à appliquer dans les Etats membres.» Un programme ? Le mot pourrait faire frémir dans les capitales de l’Union, où les leaders nationaux tiennent à tirer la couverture européenne à eux, quand ça les arrange... «Si Herman Van Rompuy, avec l’aide de Frans Van Daele, parvient à forger des accords en coulisses, par exemple sur la gouvernance économique ou le climat, sans faire trop d’ombre à des prima donna comme Merkel, Sarkozy ou bientôt Cameron, il aura réussi», affirme un diplomate bien introduit.
Le tour d’Europe a déjà commencé pour le duo Van Rompuy-Van Daele. A ce petit exercice, le carnet d’adresses encyclopédique du «chef cab» est un atout précieux. D’autant que ses contacts ne se limitent pas au «petit» monde de la diplomatie. Morceaux choisis : «Son réseau s’étend aux milieux politiques, sociaux, culturels... en Belgique et à l’étranger» ; «Ce n’est pas un vieux crocodile. Il ne se renferme pas dans son monde diplomatique, il parle avec tout le monde» ; «Il jouit d’une confiance au-delà de son parti. Durant les gouvernements Verhofstadt (1999-2007), lorsque le CVP n’était plus au pouvoir, il n’a pas été mis sur la touche, il est resté au contact des dirigeants» ; «Il connaît les personnes-clés dans les fleurons du monde économique et financier.» Président des alumni de la KUL, proche du cercle de la Vlerick Management School, orateur lors de nombreux séminaires universitaires, il peut enfin compter sur un réseau académique patiemment tissé au fil de sa carrière.
Coup de pouce discret au Premier
Parce que Frans Van Daele n’est pas arrivé là par hasard. «Il sait très bien comment se positionner, précise un proche. C’est quelqu’un d’ambitieux, évidemment.» «C’est un homme de pouvoir, tranche un diplomate. Il sait où il veut atterrir, et il sait comment œuvrer pour atteindre cet objectif. En actionnant ses contacts dans les chancelleries européennes, il a contribué à la nomination d’Herman Van Rompuy.»
Frans Van Daele, l’homme qui a mis Herman Van Rompuy sur orbite ? L’intéressé reconnaît avoir joué un rôle en coulisses. «Beaucoup d’éléments interviennent dans ce type de nomination, concède-t-il. Comme d’autres, j’ai fait un peu de lobbying par-ci par-là. Mais ce sont les qualités d’Herman Van Rompuy en tant que Premier ministre belge qui ont fait la différence.» Selon un fin connaisseur, c’est justement en agissant peu qu’il est parvenu à ses fins : «Quelques jours avant la désignation de Van Rompuy, Frans Van Daele était persuadé que c’était grillé. Sa sensibilité politique l’a conduit à rester discret. Il a simplement contribué à faire passer l’idée qu’il fallait convaincre les Anglais de ne pas pousser pour obtenir le poste de président, en prétendant qu’il ne s’agissait que d’une fonction protocolaire. Le hasard a ensuite un peu joué, mais il a exercé un lobbying très intelligent.»
Dès sa prise de fonction, le chef de cabinet s’est attelé à la confection de son équipe. Comme prévu par le Traité, il doit se contenter d’une équipe resserrée. Quinze «niveau A», 10 «niveau B». Et c’est tout. Mais Frans Van Daele a l’habitude. «Il s’est toujours entouré d’une petite garde rapprochée, jeune et loyale. Ca lui permet de tout contrôler», analyse un diplomate. Tous les matins, briefing général pour l’ensemble du staff. «J’aime travailler en équipe, explique Frans Van Daele. C’est une façon efficace de recevoir les infos, et cela permet de savoir ce que font les uns et les autres.» «Il est en contact direct avec tous les membres de son équipe, confirme une diplomate qui l’a côtoyé pendant plusieurs années. C’est un vrai manager. Il est exigeant, il ne laisse rien au hasard.»
Adepte de la théorie du chaos
Il serait même capable, selon un observateur, de maîtriser la théorie du chaos, selon laquelle une action simple peut engendrer une dynamique complexe (le battement d’aile du papillon qui provoque un tsunami à l’autre bout du monde) : «Il peut prévoir, anticiper plusieurs mouvements. Cela lui permet d’agir plus rapidement.» «C’est un type très brillant, mais ce n’est pas un visionnaire, tempère un autre diplomate. C’est plutôt un plombier, dans le pur style Dehaene.» «C’est un intellectuel, mais il est aussi très terre à terre, précise une autre source. Il peut parler de considérations philosophiques, passer ensuite à des questions diplomatiques concernant l’intérêt de la Belgique, puis il peut bifurquer sur les détails logistiques d’une mission.»
Frans Van Daele a deux ans et demi — cinq si Herman Van Rompuy est prolongé dans ses fonctions — pour donner du corps à la présidence permanente de l’Union. Ceux qui le connaissent le voient ensuite ambassadeur à Berlin, chef de cabinet du Roi (il a déjà l’oreille du prince Philippe) ou encore membre du conseil d’administration d’une grande entreprise. Pas lui : «Terminer sa carrière diplomatique comme chef de cabinet du président du Conseil européen, c’est un bel aboutissement.»
Gilles Quoistiaux 

jeudi 4 juillet 2013

Pas certain; les flamingants rêvent d'un grand Reich flamand qui en imposerait au monde entier !

Pourquoi la Belgique n'éclatera pas

jeudi 04 juillet 2013 à 15h17
La sixième réforme de l’Etat n’est pas encore finalisée que de nouvelles revendications flamandes s’annoncent. La N-VA veut instaurer un modèle confédéral. L’unité du pays est-elle menacée par les nationalistes ? Non, il n’y a pas péril en la demeure, tempèrent les experts.
© Image Globe
La Belgique n’est plus au bord de la rupture. Plus dans l’immédiat. Le 21 juillet, elle fêtera son 183e anniversaire et l’accession sur le trône de son nouveau Roi loin des angoisses récentes, quand la plus longue crise politique de l’histoire du pays laissait planer le doute d’une séparation imminente. La pacification communautaire est à l’ordre du jour. Huit partis (PS, SP.A, MR, CD&V, CDH, MR, Open VLD, Ecolo et Groen) finalisent la sixième réforme de l’Etat, importante, qui transfère des compétences aux Régions et Communautés pour plus de 17 milliards d’euros et refonde – certes dans la douleur – la loi spéciale de financement régissant les flux d’argent entre l’Etat fédéral, les Régions et les Communautés.
La Belgique est-elle sauvée pour autant? Non. Car la Flandre n’en finira jamais de revendiquer de nouvelles réformes de l’Etat. La N-VA, dont le programme prône l’indépendance de la Flandre, caracole en tête des sondages au nord du pays et réclame la mise en place d’un modèle confédéral. Le score des nationalistes flamands sera la clé des élections du 25 mai 2014.
Mais cinq verrous empêchent l’éclatement du pays, sans compter bien sûr la famille royale.
1. Bruxelles
« C’est le dilemme fondamental pour l’avenir du pays, affirme Philippe Van Parijs, philosophe à l’UCL et à Oxford, coauteur de Good Morning Belgium (éd. Mols). Ce n’est pas une Région comme les autres, on lui a donné l’autonomie parce qu’aucune des deux autres Régions ne voulait l’abandonner à l’autre. C’est notre Jérusalem, chargée d’une symbolique énorme. Et c’est la source de la richesse du pays, de son image de marque… Si l’on prend la Région et quelques tentacules jusqu’à Louvain, l’aéroport et Louvain-La-Neuve, on dépasse les 30% du PIB du pays sans atteindre les 2% du territoire ! Voilà pourquoi la Belgique ne disparaîtra pas dans un avenir prévisible. »
2. La dette
« La dette publique est l’autre nœud majeur, souligne Philippe Van Parijs. Si on commençait à débattre de sa régionalisation, il y aurait immédiatement une spéculation sur la dette belge dans son ensemble, préjudiciable pour la Flandre. Ce ne serait praticable que si on scindait la dette en 24 heures, sans laisser le temps aux marchés de réagir. En outre, on ne peut pas parler de la dette sans évoquer les transferts financiers de la sécurité sociale. Il y a quinze ans déjà, l’économiste Jacques Drèze expliquait que ce ne serait gérable qui si la Flandre reprenait à son compte plus que 100% de la dette belge. »
3. L’économie
« On ne peut pas scinder le pays du jour au lendemain sans se retrouver dans un flou juridique préjudiciable, souligne Christian Behrendt, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Liège. La principale inquiétude concernerait le libre-échange des personnes, des marchandises et des services. Sans assurance de la part de l’Union européenne, on rétablirait des barrières douanières. Or, il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays hautement dépendant de ses exportations et de ses importations. La Flandre irait dans le mur! Voilà pourquoi une déclaration d’indépendance unilatérale est un scénario hautement improbable. Il pourrait certes y avoir un jour une majorité de parlementaires disposée à soutenir ce genre de résolution. Mais le jour-même, il y aurait une réaction très vive des milieux économiques. »
4. L’Europe
« L’Union européenne n’est pas favorable aux séparations en son sein parce que cela constituerait de dangereux précédents, résume Vincent Laborderie, politologue à l’UCL et spécialiste de la séparation des Etats. Les autres cas le plus souvent cités, ce sont la Catalogne, le Pays basque, l’Ecosse. Mais il y a aussi tous les pays d’Europe centrale et orientale. En Europe occidentale, nous avons évacué l’idée de la guerre mais pas dans cette partie de l’Europe-là. C’est dire l’enjeu. Enfin, ne pas être reconnu au niveau international, c’est suicidaire pour un Etat développé. Le Kosovo n’est pas reconnu par la moitié des Etats dans le monde. On ne peut pas y envoyer un colis postal, le réseau de GSM doit passer par l’Albanie... ce serait inconcevable chez nous. »
5. La non-volonté... de la Flandre
« Je suis toujours frappé de voir que quand je parle à des auditoires, c’est toujours en Wallonie que l’on considère l’imminence de la fin de la Belgique, en Flandre, on n’en parle pas, termine Philippe Van Parijs. La frayeur est alimentée par des informations sensationnalistes ou des déclarations montées en épingle. Mais une enquête interne à la N-VA montre que deux tiers de ses membres ne croient pas à la fin de la Belgique. Il faut réexpliquer sans cesse l’impossibilité de la séparation, même si cela ne suffira pas à supprimer ce fantasme. Avant que l’Europe ne puisse prendre le relais de la Belgique, notre siècle sera depuis longtemps terminé. »
Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine, avec aussi : « Les bombes à retardement » et « Pourquoi les francophones n’évoquent plus le plan B »